30/12/2008

Le TOP: 1-10

Le Golden Ten.

1. There Will Be Blood (P. T. Anderson, USA)

On ne sort pas indemne de ce conte sur l'orgueil qui rend fou. Ce film hautement hypnotisant et d'une noirceur hallucinante offre un regard moderne sur l'Amérique d'aujourd'hui et confirme la virtuosité d'un cinéaste devenu incontournable. Un des films les plus importants de la décennie.


2. WALL-E (Andrew Stanton, USA)

Le meilleur film de l'empereur Pixar? Le recul nous le dira. Avec cette fable écolo extrêmement attachante, les Studios confirment leur suprématie sur l'animation. Tant sur le fond que sur la forme, ce chef-d'oeuvre semble avoir 15 ans d'avance sur la concurrence. Brillantissime.


3. Two Lovers (James Gray, USA)

Avec ce drame étouffant sur la complexité du sentiment amoureux, James Gray quitte le monde criminel mais garde ses thèmes de prédilection. Intelligent et bouleversant (et choc esthétique par dessus-tout), Two Lovers démontre que James Gray fait désormais partie des plus grands cinéastes américains de notre temps.


4. Valse Avec Bachir (Ari Folman, Israël)

Le parti-pris esthétique justifie toute la pertinence du propos donne au film une force incroyable. Un film qui fait date dans l'Histoire du cinéma, injustement oublié au palmarès du dernier Festival de Cannes.


5. No Country For Old Men (Coen Bros., USA)

Les frères Coen, de retour au sommet de leur talent, ont trouvé dans le roman de Cormac McCarthy de quoi s'épanouir: une réflexion sur la violence, teintée d'absurde et d'humour noir. Un classique instantané.


6. Atonement (Reviens-moi, Joe Wright, GB)

Joe Wright et son scénariste Chistopher Hampton sont restés au plus près du sublime roman de Ian McEwan. L'adaptation est exemplaire, et le film est une réussite totale, une pure merveille.

7. Entre les murs (Laurent Cantet, France)


Immersion totale dans une classe, ce microcosme où se forme les adultes de demain. A mi-chemin entre le documentaire et la fiction, la Palme d'Or 2008 est un moment de cinéma-vérité jubilatoire, tendu, drôle et passionnant de bout en bout.

8. Un conte de Noël (Arnaud Desplechin, France)


Un foisonnant magma de personnages à fleur de peau, de dialogues brillants, d'émotions en montagne russe, le tout mis en image avec audace et intelligence. Superbe.


9. Into the Wild (Sean Penn, USA)

Sean Penn dresse un magnifique portrait de ce personnage qui a fini emprisonné de sa propre fuite vers la liberté extrême. Sans juger, avec respect. La leçon de vie qu'il laisse derrière lui coule de source, mais le film est une bouffée d'oxygène, émouvante et revigorante.


10. The Dark Knight (Christopher Nolan, USA)

L'extrême densité, scénaristique et thématique, du scénario laisse spectateur essoufflé. C'est sans compter l'énergie de la mise en scène et la performance hallucinante de Heath Ledger. Son Joker est un des meilleurs bad guy de l'Histoire. Une véritable bombe.

Le TOP: 11-25

Ceux-là étaient vachement bons aussi :

11. Be Kind Rewind (Michel Gondry, USA)

Reprenant ses thèmes chéris (la créativité, la solidarité), Michel Gondry signe non seulement un joli hommage aux comédies US des années 80 et à l'ère révolue des VHS, mais aussi une touchante et hilarante déclaration d'amour au cinéma.

12. Séraphine (Martin Provost, France)

Portrait sensoriel et émouvant d'un personnage fascinant (campé magistralement par Yolande Moreau), Séraphine est l'un des plus beaux films sur la création artistique.
13. Le Silence de Lorna (Dardenne Bros., Belgique)

Avec une constance incroyable dans la qualité, les Dardenne continuent leur exploration de l'âme humaine, de ce qu'elle peut sortir de meilleur et de pire. Une intrigue brillamment construite, mise en valeur par des comédiens d'exception.

14. Elegy (Isabel Coixet, USA)

Cinéaste pleine de tact et de sensibilité (Ma Vie Sans Moi), Isabel Coixet nous parle de beauté et de fragilité, de passion et d'amour, du temps qui passe inexorablement. Bouleversant.
15. Vicky Cristina Barcelona (Woody Allen, USA)

Quand Woody s'interroge sur la complexité du sentiment amoureux, c'est avec du soleil plein les yeux pour mieux révéler les gros nuages lourds. Drôle, bien sûr, mais aussi mélancolique. Un excellent cru.
16. Rescue Dawn (Werner Herzog, USA)

Durant la Guerre du Vietnam, la lutte pour la survie d'un soldat américain capturé. Un "survival" viscéral et passionnant, qui rappelle que Werner Herzog a encore bien des choses à nous raconter.
17. Changeling (L'Echange, Clint Eastwood, USA)

Le bon vieux Clint nous a déniché une sombre histoire (vraie) hautement révoltante sur une mère qui se bat corps et âme contre la corruption de la police, dans l'espoir de retrouver son fils disparu. Un beau drame réalisé avec classe, qui laisse KO.

18. In Bruges (Bons Baisers de Bruges, Martin McDonagh, GB)

Un premier film étonnant de maîtrise. Doté d'excellents comédiens et de dialogues jubilatoires, le film surprend par son ton original, décalé, entre comédie noire et polar absurde. Excellent divertissement.

19. Burn After Reading (Coen Bros., USA)

Les Coen sont également en forme au rayon comédie. Des personnages idiots s'agitent à travers une intrigue grotesque. Derrière le délire, hilarant, ça flingue les dérives de notre société moderne, du culte de l'apparence à la paranoïa sécuritaire, en passant par l'artificialité des relations humaines.

20. El Orfanato (L'Orphelinat, Juan Antonio Bayona, Espagne)

Un drame intimiste déguisé en film de fantômes. Diablement efficace, le film est terrifiant au premier plan, émouvant au deuxième. Pour un premier film, c'est impressionnant.
21. The Mist (Frank Darabont, USA)

Ce qui ressemblait à une vulgaire série B d'horreur s'avère une fable grinçante et passionnante sur les Etats-Unis, ses phobies et les délires extrémistes que celles-ci engendrent. Excellent scénario et mise en scène impeccable. Très efficace et pas con.
22. Redacted (Brian de Palma, USA)

L'histoire d'un crime atroce et impuni commis par des soldats US en Irak. De Palma, qui s'interroge sur notre rapport aux images (de sources aussi diverses qu'accessibles), a créé un mix, complètement fictif, d'images du journal vidéo d'un soldat, de vidéos Youtube, de caméra de surveillance, de (faux) documentaire... Interpellant.

23. Gomorra (Matteo Garrone, Italie)

Plongée sans concession dans l'enfer de la Camorra, la mafia napolitaine. Une gangrène omniprésente, insaisissable. Un rassemblement de micro-fictions qui ne sont que la partie visible de l'iceberg. La description est froide, implacable et noire. Déprimant.

24. Eldorado (Bouli Lanners, Belgique)

Bouli Lanners réalise son rêve: un road movie à la Belge. Il y confirme son immense talent d'acteur, mais surtout de cinéaste, qui soigne ses cadrages comme des toiles. Tendre, drôle et émouvant.

25. 3:10 to Yuma (James Mangold, USA)

Le remake d'un vieuw western, dépoussiéré et remis au goût du jour. Rien d'original, mais un divertissement de très belle facture. Un régal.

29/12/2008

Réalisateurs


Les plus belles
mises en scène de l'année sont signées:

1.
Paul Thomas Anderson (There Will Be Blood)


2.
James Gray (Two Lovers)


3.
Joel & Ethan Coen (No Country For Old Men)


4.
Joe Wright (Atonement)


5.
Arnaud Desplechin (Un Conte de Noël)


Performances


Les
jaw-dropping performances de l'année:

1.
Daniel Day-Lewis (There Will Be Blood)

Une des performances d'acteur les plus impressionnantes de la décennie écoulée.

2.
Heath Ledger (The Dark Knight)

Une grande perte. L'Oscar posthume est fort probable.

3.
Joaquin Phoenix (Two Lovers)

S'il ne change pas d'avis, ce serait une lourde (lourde lourde) perte.

4.
Yolande Moreau (Séraphine)

Son meilleur rôle à ce jour. Inoublibale.

5.
Ben Kingsley (Elegy)

Mais pourquoi ne joue-t-il pas plus souvent au cinéma?

6.
André Dussollier (Cortex)

Et si c'était LUI, le meilleur? Dans la peau de cet ancien flic atteint d'Alzheimer, il est jubilatoire, phénoménal.

7.
Vincent Cassel (L'Instinct de mort & L'Ennemi public n° 1)

Cassel n'a sans doute jamais été aussi bon. Il dévore son personnage à pleine dents. Premier César?

8.
François-Xavier Demaison (Coluche, l'histoire d'un mec)

Le film d'Antoine de Caunes n'est pas génial, mais chapeau bas pour Demaison qui a su relever le défi. Respect.


Les meilleurs seconds couteaux:

1.
Hal Holbrook (Into The Wild)

On doit à ce vieil homme probablement la scène la plus émouvante du film.

2.
Paul Dano (There Will Be Blood)

Ce jeune homme, déjà remarquable dans
Little Miss Sunshine, ira loin.

3.
Ben Foster (3:10 to Yuma)

Déjà excellent dans "Six Feet Under" (où il jouait Russell), Ben Foster se fait de temps en temps remarquer au ciné avec des seconds rôles marquants. Sérieux candidat au plus beau connard de l'année.

4.
Jamel Debbouze (Parlez-moi de la pluie)

Jamel, bien dirigé, est un tout bon acteur. Le seul qui, dans le dernier film d'Agnès Jaoui, n'est pas une caricature de lui-même.

5.
Gwyneth Paltrow (Two Lovers)

Elle faisait des petits coucous dans
Iron Man, mais c'est ici chez James Gray qu'elle effectue ce qui ressemble à un comeback. Cette Academy Award Winner devrait tourner plus souvent.


Les plus beaux duos:


1.
Paris (Romain Duris & Juliette Binoche)

2.
Elegy
(Penelope Cruz & Ben Kingsley)
3.
Séraphine
(Ulrich Tukur & Yolande Moreau)
4.
In Bruges
(Brendan Gleeson & Colin Farrell)
5.
Be Kind Rewind
(Jack Black & Mos Def)

Visages

Ils ont marqué 2008 de leur présence, de leur gueule, de leur talent. Par ordre alphabétique :

Mathieu Amalric

Sans doute le meilleur acteur français vivant, du moins de sa génération. A tous les coups, il crève l’écran de sa présence magnétique, même dans des films pas terribles (sidekick de Mesrine dans L’Ennemi Public n°1, metteur en scène allumé dans Actrices). Amalric élargit également sa carrière internationale (après un rôle dans Munich de Spielberg, il a joué le méchant dans Quantum of Solace). Mais le rôle qu’on retiendra cette année c’est évidemment celui du fils mal aimé que son ami Arnaud Desplechin lui a confié dans Un Conte de Noël (photo).

Christian Bale

Acteur charismatique qui s’investit énormément dans ses rôles, Christian Bale est un acteur doué qui gère sa carrière avec passion et intelligence. Terriblement amaigri pour son rôle (l’un de ses plus marquants) de Dieter Dengler dans Rescue Dawn (photo), il reprend du muscle pour réendosser, avec une classe folle, le masque noir du Dark Knight. Son duel avec Russel Crowe dans 3:10 to Yuma était mémorable. Un grand !

Javier Bardem

Le surdoué espagnol tourne peu mais bien. Deux rôles, aux Etats-Unis, ont marqué l’année : celui du tueur psychopathe dans No Country For Old Men (photo) (qui lui a valu un Oscar), et celui du séducteur chaud lapin dans Vicky Cristina Barcelona. Il aime la diversité.

Jack Black

Surpuissant à Hollywood, il fait absolument ce qui lui plaît. Cette année, il avait le rôle principal dans Be Kind Rewind (photo), un second rôle dans Tropic Thunder, et il a fait la voix de Po dans Kung Fu Panda. Ce mec me fait toujours autant marrer.

Josh Brolin

Son rôle dans No Country For Old Men a complètement boosté sa carrière. Mais l’acteur persévère avec des rôles casse-gueules. Il tient le rôle titre de W. (photo), d’Oliver Stone. Le film est nul, mais lui est bluffant. On le verra l’an prochain chez Gus Van Sant (Milk).

Penelope Cruz

Cette bombe espagnole a peut-être les plus beaux seins du monde, elle est aussi excellente actrice, et sait se montrer impressionnante tant dans la comédie (Vicky Cristina Barcelona) (photo) que dans le drame (Elegy).

Robert Downey Jr

On a énormément parlé de Robert Downey Jr cette année, et particulièrement pour son impeccable interprétation de Iron Man (sympathique adaptation qui a ravi les fans du comics). Mais on parle déjà d’Oscar pour son rôle de Kirk Lazarus, l’acteur australien qui s’est fait une pigmentation de peau pour jouer un soldat noir, dans le délirant Tropic Thunder.

Jérémie Rénier


Notre talentueux compatriote tourne avec des Anglais (une scène dans Atonement et second rôle dans In Bruges (photo)), mais c’est à la maison qu’il se montre une fois de plus époustouflant d’intensité, dans Le Silence de Lorna.

Il y avait aussi Scarlett Johansson (The Other Boleyn Girl, Vicky Cristina Barcelona), John Malkovich (Changeling, Burn After Reading), Russell Crowe (3:10 to Yuma, Body of Lies)...


Nice to meet you:

Arta Dobroshi


Les frères Dardenne ont l’art de dénicher LA perle. Son interprétation de Lorna est formidable.

Rebecca Hall


On l’avait déjà aperçue dans The Prestige l’an dernier. Son rôle de Vicky dans le dernier Woody Allen devrait lui ouvrir l’autoroute d’une belle et longue carrière. Elle vole la vedette à Scarlett Johansson.

Emile Hirsch


Je ne l’ai pas vu dans Speed Racer, mais il crève l’écran dans Into the Wild. Sean Penn a eu l’œil.

Ellen Page & Jason Bateman

Découverte aussi de cette actrice pétillante, dont la carrière devrait exploser suite au succès phénoménal de Juno. Jason Bateman a déjà une solde filmo derrière lui (surtout en télé), mais c’est cette année que j’ai découvert ce sympathique acteur. Père irresponsable et pote de Juno, et coach personnel de Hancock.

Vinessa Shaw


On avait déjà pu l’apercevoir dans Eyes Wide Shut ou La Colline a des yeux, et même cette année dans 3:10 to Yuma, mais c’est chez James Gray qu’elle trouve à ce jour son plus beau rôle (Sandra dans Two Lovers). Elle irradie l’écran. Espérons la revoir bientôt.

Wei Tang

Elle vole presque la vedette à Tony Leung dans le très beau Lust, Caution de Ang Lee.

Kierston Wareing

Le meilleur souvenir de It’s a Free World…, le dernier (bon cru) de Ken Loach, c’est la présence de cette actrice époustouflante.